Arrondissement N°4 de Beau-Bassin/Rose-Hill
Le 1er août 1834, le navire Sarah débarquait au Dépôt de Port Louis un premier convoi de 39 travailleurs engagés en provenance du sous-continent indien. Cependant, une présence indienne existait à Maurice dès l’époque française mais sous d’autres conditions de travail. En 1806 on comptait ainsi 1600 esclaves indiens, cuisiniers et charpentiers marine originaires de Pondichery et du sud de l’Inde.
Le 2 novembre 1834, le navire Atlas débarque à Maurice 36 autres laboureurs indiens, la majorité en provenance du Bihar, et qui furent affectés principalement dans les plantations de sucre de Belle Alliance ou Antoinette, à proximité du village de Piton dans le district de Rivière du Rempart. On les surnommait les « Girmitia », ce qui voulait dire « terms agreement ». Ces travailleurs étaient employés par la société commerciale Hunter-Arbuthnot & Company, qui a donné au gouverneur du jour une garantie financière que les travailleurs ne deviennent pas un fardeau aux yeux de l’état. Ils ont ensuite œuvré dans les plantations de sucre, appartenant également à Hunter-Arbuthnot, où ils travaillaient dur six jours par semaine, de l’aube au coucher du soleil.
Ils avaient embarqué au port de Calcutta Bhawaneepore, à proximité de la tour de l’horloge (Ghanta Ghar/Clock Tower). Le trajet durait alors 39 jours pour arriver à Maurice. On appelait ces navires « Coolie Ships ».
De 1834 à 1924, on verra alors 451 746 travailleurs engagés (Girmitia) quitter leurs familles et leurs villages, quitter l’Inde en s’embarquant dans des ports comme ceux de Calcutta, de Mumbai ou de Madras pour venir dans un pays dont ils n’avaient encore jamais entendu parlé. Ils partaient dans l’espoir de trouver ici des conditions de vie meilleures. Ils étaient engagés sur un contrat de 5 ans pour venir à Maurice travailler dans les champs de cannes ou dans les sucreries.
157 539 immigrés indiens sont ensuite retournés en Inde. Ceux qui sont restés ont bâti leurs rêves et leurs visions. Par leurs engagements et leurs luttes, ils ont participé à la construction d’une nouvelle nation capable de gouverner elle-même sa destinée, afin que leurs enfants ne connaissent pas les mêmes épreuves.
Tous ont débarqué au Coolie Ghat, sur la baie de Trou Fanfaron dans Port-Louis, aujourd'hui rebaptisé Aapravasi Ghat et inscrit depuis 2006 au Patrimoine mondial de l'humanité. Après son débarquement, chaque immigrant était photographié puis enregistré. Les dossiers peuvent aujourd’hui être consultés aux Archives de l’immigration indienne de l’Institut Mahatma Gandhi.
Source photo et texte : vintagemauritius.org